Le nombre de crimes en Belgique a sensiblement diminué dans la plupart des catégories, mais l’une d’elles affiche une croissance soutenue et suscite une inquiétude croissante chez les autorités. Un aperçu détaillé des statistiques, tendances et causes — dans notre article.
Criminalité en Belgique : baisse globale avec réserves
Les statistiques officielles de la Police fédérale belge pour 2024 indiquent : 902 059 crimes ont été enregistrés dans le pays, soit 31 903 cas de moins qu’en 2023. C’est un progrès tangible — une baisse est constatée dans presque toutes les grandes catégories d’infractions.
Ainsi, le nombre de vols et d’extorsions s’élève à 260 638 incidents, soit 6,4 % de moins que l’année précédente. Les cas de lésions corporelles ont diminué de 0,5 % pour atteindre 88 016 affaires, tandis que le nombre de fraudes a baissé de 2,16 %, à 73 834 incidents.
Même des crimes aussi graves que les meurtres et tentatives affichent un niveau stable — 1 461 affaires enregistrées, dont la majorité concerne des tentatives et non des meurtres accomplis.
Par région, le tableau est le suivant :
| Région | Nombre de crimes |
| Flandre | 443 540 |
| Wallonie | 294 787 |
| Région de Bruxelles-Capitale | 163 713 |
Cette répartition confirme : la baisse de la criminalité est une tendance nationale, bien que des différences locales persistent.
Cybercriminalité — une nouvelle menace
Sur fond de baisse globale des infractions, une catégorie affiche la tendance inverse — la cybercriminalité. En 2024, 64 995 incidents ont été enregistrés, soit 3,5 % de plus qu’en 2023, où 62 762 cas étaient recensés. Comparé à 2014, la croissance est stupéfiante — 281,5 %. C’est le segment de la criminalité qui croît le plus rapidement dans le pays.
Les experts expliquent cette flambée par plusieurs raisons :
- de plus en plus d’aspects de la vie migrent vers l’environnement numérique — achats, opérations bancaires, correspondance, stockage de données ;
- les criminels utilisent activement l’ingénierie sociale, le phishing, les faux sites web et le piratage de comptes ;
- les forces de l’ordre ne parviennent pas toujours à adapter les méthodes d’enquête aux schémas qui évoluent rapidement.
Par ailleurs, les cybercrimes sont souvent transfrontaliers — les criminels peuvent opérer depuis l’étranger, et les preuves sont stockées sur des serveurs dans d’autres pays. Cela complique sérieusement les enquêtes et exige une coopération internationale.
Bruxelles reste vulnérable
Bien que la région capitale enregistre moins de crimes au total que la Flandre ou la Wallonie, Bruxelles demeure une zone à haut risque.
Dans les quartiers centraux de la ville, on observe une forte concentration de vols de rue, de trafic de drogue et d’incidents violents. Selon les estimations de la police, plus de 3 000 vols ont été recensés dans la zone piétonne de Bruxelles au cours des huit premiers mois de 2024, et sur les infrastructures de transport public — la plus forte densité de tels crimes dans tout le pays.
Les experts relient cela à l’environnement urbain dense, au grand flux de touristes, à la migration et aux inégalités sociales, qui créent un terrain favorable à la criminalité de rue et aux groupes organisés.
Ce que cela signifie pour les citoyens et les autorités
Pour les habitants de Belgique et les visiteurs, les données générales peuvent être perçues comme une bonne nouvelle : globalement, le pays devient plus sûr, surtout en matière de crimes traditionnels — vols, cambriolages et violence. Cependant, la croissance de la cybercriminalité montre que la menace s’est simplement déplacée sur un autre plan.
Pour les citoyens, cela signifie la nécessité d’une prudence numérique accrue :
- protéger les données personnelles et les comptes bancaires,
- utiliser l’authentification à deux facteurs,
- éviter les liens et messages suspects,
- mettre à jour les systèmes antivirus et les logiciels.
Pour l’État, le défi est évident — adapter le système répressif aux nouvelles réalités.
Des investissements supplémentaires sont nécessaires en criminalistique numérique, formation du personnel policier, modernisation du cadre législatif et coopération étroite avec les partenaires de l’UE.
En outre, il est important de maintenir l’attention sur les facteurs sociaux et économiques de la criminalité : pauvreté, chômage et intégration des migrants influencent directement le niveau des infractions dans les villes, y compris Bruxelles.
Tendances et prévisions
La baisse du nombre total de crimes reflète le travail systématique de la police belge, le renforcement des mesures préventives et l’utilisation de technologies de surveillance modernes.
À l’avenir, les experts prévoient que la criminalité physique continuera de diminuer — en partie grâce à la numérisation, en partie grâce à des mesures de sécurité plus efficaces.
Cependant, dans l’espace numérique, la situation restera tendue. Le nombre d’attaques contre les particuliers et les entreprises liées au phishing, aux piratages et aux fraudes financières devrait continuer d’augmenter. Dans les années à venir, la cybersécurité deviendra le principal axe de la politique intérieure en matière d’ordre public.
Conclusion
La Belgique avance avec assurance vers la réduction de la criminalité traditionnelle — le nombre de vols, de fraudes et d’incidents violents diminue d’année en année.
Mais à la place des anciennes menaces arrivent de nouvelles : la cybercriminalité devient le principal défi du XXIe siècle.
Un pays où presque tous les domaines de la vie sont numérisés a besoin d’une nouvelle stratégie de protection des citoyens — non seulement dans les rues, mais aussi en ligne.
Tandis que les autorités s’efforcent de maintenir la tendance positive, le succès dépendra de la rapidité avec laquelle le système de sécurité pourra se restructurer et devenir vraiment moderne.
La criminalité, comme la société, évolue — et seule une adaptation rapide permettra à la Belgique de rester un pays où vivre devient plus sûr.




